Recoules-Prévinquières (Rocolas-Previnquièras), « au cœur de la vallée de l’Olip »
Altitude : 630 m / Habitants : 428
Présentation
Ce village, autrefois appelé Rocolas, est au carrefour des routes qui mènent aux lacs du Lévézou au Sud et à l’Aubrac au Nord. Jusqu’à la fin du XIXème siècle, deux familles nobles, les Prévinquières et les Garceval se partageaient les terres et les privilèges de la commune. Les quartiers anciens, son château du XIVème siècle et les places témoignent de cette époque.
Le village de Recoules
L’église du XIVème siècle fut restaurée en grande partie en 1864. Elle renferme un intéressant mobilier :
• Maître-autel (du XVIIIème siècle) : à noter les beaux retables Première chapelle de droite (du début du XVIIIème siècle) : croix reliquaire en argent doré du XIVème siècle, statuette en argent de Saint Jacques (XVIIème siècle), Vierge à l'Enfant (XVIIème siècle), pierre tombale du Moyen Age, etc…
La seigneurie, qui appartint à la famille de Garceval, passa par mariage, en 1761, à la famille de Lastic-Saint-Jal, puis en 1753 aux Vezins.
Le village de Prévinquières
Prévinquières est une place forte durant l’occupation romaine. Dès son origine, le village s’appelle « Grenoble », nom dérivé de « Gratien », empereur romain de 375 à 381.
L’enceinte du village avait un périmètre de 400 m. Jadis, elle pouvait contenir plus de 200 maisons, habitées par 1000 habitants.
Avant les croisades, on l’appelait pervenchiarum castrum. La pervenche, très répandue à cette époque en ce lieu, donna son nom au village.
Pendant la période féodale, Prévinquières était la demeure de puissants seigneurs. Le plus illustre d’entre - eux, Bernard de Prévinquières, sacré évêque de Lodève en 1065, participa au fameux concile de Clermont au cours duquel fut prêchée la première croisade. Il prit la croix et partit pour la Terre Sainte avec Raymond IV, comte de Toulouse et du Rouergue.
Un prieuré et l’ancienne église paroissiale de Saint-Jean del Cloquier, à la nomination de l'évêque de Rodez, se trouvaient à l'emplacement du cimetière. Au XVIIème siècle, ces bâtiments étaient déjà en ruine. Le patronage de Saint-Jacques (Prévinquières est en bordure d’un des nombreux chemins qui mènent à Saint Jacques de Compostelle) aurait été donné à l’église vers 1743.
Dans le bourg, qui était fortifié, se trouvait une chapelle dédiée à Notre Dame de Pitié (XVIIème siècle) ; elle devint église paroissiale au XVIIème siècle et prit le nom de Saint-Jacques après le Concordat (1801). On peut admirer des vestiges romans dans l’édifice (portail).
A l’époque, Prévinquières était le chef-lieu de la commune. En effet, la présence des seigneurs de Prévinquières assurait un poids économique ; et l’économie était assurée par les foires et marchés qui s’y tenaient.
Mais dans les années 1840, avec l’arrivée de la route Rodez-Sévérac, l’exploitation des mines de charbon de Méjanel et des fours à chaux, le centre économique se déplaça autour de Recoules et Prévinquières perdit sa suprématie. Vers 1845, le chef-lieu de la commune est transféré de Prévinquières à Recoules. En 1880, l’arrivée du chemin de fer conforte cette situation.
Belle vue panoramique sur la vallée de l’Aveyron depuis le village.
Le château de Recoules-Prévinquières (propriété privée)

Il s’agit d’une grande bâtisse en quadrilatère avec des tours d'angles, selon un modèle fréquent dans le pays au XVIIIème siècle : portail du XVIIème siècle à fronton brisé, donjon remanié par le baron de Gaujal sur le modèle de celui de Tholet (XIXème siècle), escaliers extérieurs et terrasse du XIXème siècle.
Saint Amans de Varès
Ce petit village de 25 habitants porte le nom de Saint Amans (IVème siècle), qui a christianisé les Ruthènes (grand peuple de la Gaule) et fut le premier évêque du Rouergue.
L’église : remarquables retables baroques restaurés dont deux sont classés Monuments Historiques :
• Retable de Saint Joseph : bois sculpté, peint et doré. Le panneau central évoque saint Joseph dans son atelier de menuisier ; c’est une représentation peu fréquente.
• Retable du Rosaire : bois sculpté, peint et doré. Il montre la Vierge et l’Enfant donnant le rosaire à saint Dominique et à Sainte Catherine de Sienne.
A noter également la peinture murale du début du XVIIe siècle.
Un dépliant est disponible à l'office de tourisme
Le château de Méjanel
Le château de Méjanel, bâti semble-t-il au XVIème siècle, est un parfait exemple des « repaires » construits à cette époque en Rouergue. Peu ou pas modifié, il a conservé, en particulier, ses éléments de défense : ses meurtrières, ses bouches à feu, ses canonnières situées sur ses tours et ses murailles et la bretèche surmontant sa porte d’entrée.
Construit avec des matériaux calcaires et dolomitiques du secondaire (Lias) affleurant à proximité, il s’intègre parfaitement, ainsi que les maisons anciennes du hameau qui l’entourent, dans le paysage de cette bordure du causse de Sévérac.
En 1991, le château fut inscrit à l’Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques. Il appartint successivement aux familles du Claux (ou Duclaus), Micheau de Cabanes, Morel et Bonnefous.
Le sanctuaire Notre-Dame de Pitié de Vallée-Clause
Cette chapelle de pèlerinage fut érigée au XIVème siècle. Elle était la propriété des bénédictines de La Capelle del Vern (commune d’Escandolières). Un ermitage se trouvait en ce même lieu dès le Haut Moyen-Age.
Origine du nom : ce sanctuaire se trouve dans une vallée bordée de part et d’autre de collines boisées. (du latin claustrum : enclos, enceinte )
Légendes :
• Une statue de la Vierge fut découverte près d’un bœuf. Le lendemain, ce même bœuf ayant disparu, son maître le retrouva près de la statue. Le bouvier pria dévotement la Sainte Vierge, raconta son histoire et la population accourut en dévotion.
• Le 14 août 1944, la population qui avait soutenu les résistants installés dans la région pouvait craindre les représailles de l’occupant. La panique s’empara des habitants de Recoules car plusieurs maisons avaient été incendiées à Lavernhe. Le lendemain, 15 août, fête de l’Assomption de la Vierge Marie, les troupes allemandes quittaient la région. Les habitants y virent un signe de la Vierge Marie et déclarèrent « Miracle, Notre Dame de Vallée Clause nous a sauvés ! »
Aujourd’hui, ce sanctuaire est toujours un lieu de pèlerinage ; tous les ans, au 15 août, les habitants de Recoules, de Lavernhe et des environs s’y retrouvent.
Les Passes

Ce lieu est ainsi appelé car ce pont, bâti sur l’Olip, est le point de passage qui relie Recoules-Prévinquières au Chemin Royal. Il s’agit d’un des derniers ponts de dalles de l’Aveyron. Presque partout, ne convenant pas au matériel agricole, ils ont été détruits et remplacés par des passerelles de béton.
Description : pont à six pilles avec bec triangulaires ; les sept passages de l’eau sont couverts par une ou deux dalles de calcaire. Les paires sont liées par un cerclage de fer à leur extrémité, c’est à dire de part et d’autre de chaque pille.
Dans les environs
• Plious : Ancien domaine des Templiers
• La Fageolle : Sanctuaire rural gallo-romain
(Ier siècle avant JC - IVème siècle après JC)